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Chez Sylvania
7 février 2014

Elle était là

Il ne restait plus qu’une poignée de minutes avant minuit.
Le joyeux brouhaha de la fête le suivit alors qu’il quittait le salon bondé pour le calme relatif du couloir. Sans prendre la peine d’allumer la lumière, il fit un tour rapide de la maison. Les paroles de son ami résonnaient à ses oreilles, pressantes. « Elle est mal, vraiment mal. Je me fous pas mal de ce que tu lui dis, mais va la voir ! Maintenant ! »
Personne dans la cuisine. La porte entr’ouverte du bureau laissait apparaître une pièce encombrée des manteaux de ses invités, mais déserte. La salle d’eau et même sa chambre lui offrirent un spectacle identique. Où s’était-elle réfugiée ?
Debout au milieu du couloir, il réfléchit. Était-il possible qu’elle soit sortie ? Les dernières chutes de neige et les températures négatives de cette nuit de la St Sylvestre n’incitaient guère à une promenade en pleine nature, mais si elle avait réellement voulu fuir la foule...
Décidé à en avoir le cœur net, il retourna sur ses pas et poussa la porte du bureau pour s’assurer de la présence - ou de l’absence - de son manteau.
Elle était là.
Roulée en boule dans le coin le plus sombre de la pièce. Ses bras enserrant ses jambes repliées, le front posé sur ses genoux, ses longs cheveux bruns dissimulant son visage.
Un instant, il se demanda comment il avait pu ne pas l’apercevoir lorsqu’il avait jeté un coup d’œil dans la pièce. Puis il oublia tout le reste pour ne plus voir que sa détresse évidente. Une détresse dont il était, au moins en partie, responsable. Comment en étaient-ils arrivés là ? À quel moment les choses avaient-elles commencé à lui échapper, à leur échapper ?
Aussi immobile qu’elle, il contemplait la forme fragile, recroquevillée, seulement éclairée par l’économiseur d’écran de l’ordinateur posé sur le bureau. La lueur changeante donnait une impression d’irréalité à la scène. En lui, se mêlaient le soulagement de l’avoir retrouvée, l’indécision quant à ce qu’il allait lui dire, la crainte de la blesser et un autre sentiment qu’il ne parvenait à définir. Comme si des milliers de signaux dans sa tête lui hurlaient silencieusement qu’il était à un moment crucial de son existence.
Se secouant intérieurement, il s’interrogea sur la conduite à tenir. Elle n’avait pas bougé depuis qu’il était entré dans la pièce. L’avait-elle seulement entendu avec la musique et le bourdonnement des voix en provenance du salon ?
Un désir fit brusquement irruption dans son esprit, gagnant en intensité. La prendre dans ses bras et effacer ses tourments. La protéger.
Presque timidement, il s’approcha d’elle et s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.
- Je peux m’asseoir à côté de toi ? demanda-t-il doucement.
Elle ne broncha même pas au son de sa voix, toujours aussi immobile qu’une statue. Choisissant de prendre son absence de réponse pour un acquiescement tacite, il se glissa entre elle et le vieux sofa et, sans plus s’interroger sur ses motivations, passa un bras autour de ses épaules, l’attirant contre lui.
L’espace d’un court instant, il sentit son corps se raidir sous son geste, puis elle se laissa aller contre lui. Il retint son souffle lorsqu’elle posa la tête sur son épaule, réalisant soudain combien son immobilité l’avait inquiété.
Le silence les entoura tandis qu’il cherchait comment amorcer le dialogue, un silence fait d’absence de mots au milieu d’un fond sonore festif presque discordant. Machinalement, il commença à caresser les longues mèches brunes, rideau derrière lequel elle se cachait.
Les minutes passèrent, lentement, presque douloureusement.
- Je n’aurais pas dû venir, murmura-t-elle enfin, la voix rauque d’avoir gardé le silence si longtemps.
- Je suis heureux que tu sois là, protesta-t-il avec sincérité.
- Ça a tout compliqué...
Il ne pouvait le nier. Pourtant, pour rien au monde il n’aurait effacé les deux dernières journées. Quelles qu’en soient les conséquences.
Brisant la bulle d’intimité qui s’était créée autour d’eux, un rire strident leur parvint du salon, leur rappelant, s’il en était besoin, les réjouissances en cours.
- Tu devrais être avec eux, suggéra-t-elle sans acrimonie.
- Ils n’ont pas besoin de moi pour fêter l’arrivée de la nouvelle année. C’est avec toi que je veux être.
Elle secoua obstinément la tête.
- Ce n’est pas bien, insista-t-elle.
- Je sais, souffla-t-il, songeant à tout ce qui s’était passé ces derniers jours. Songeant à tout ce qui risquait de se produire s’ils restaient là, tous les deux, dans cette obscurité complice.
Déjà, les souvenirs de la nuit précédente remontaient à la surface.
Les regards qui se croisent, l’étincelle que l’on tente de réprimer, les corps qui se frôlent, l’amitié qui vole en éclats devant l’embrasement. Le désir irrépressible, la frustration qui vous ronge, la tentation à portée de main, l’ivresse de deux corps qui se découvrent, le...
Non ! Il ne devait pas songer à ça, pas maintenant. Pas alors qu’il sentait son corps souple blotti contre le sien, chaud, tentateur. Mais toute sa volonté ne pouvait rien contre les réactions de son propre corps.
Pourtant, au désir purement charnel se mêlait une tendresse qui n’était pas là la veille. Il avait toujours autant envie d’elle, mais il avait aussi envie de la protéger, d’effacer ses souffrances, de lui redonner le sourire. Et il redoutait ce qu’impliquaient ces désirs. Trop d’obstacles entre eux.
Il retint un soupir tandis que le silence se réinstallait entre eux. Ils n’avaient pas parlé de ce qui s’était passé. Comment l’auraient-ils pu au milieu de l’effervescence des préparatifs du réveillon ? Passer ne serait-ce que cinq minutes en tête-à-tête se révélait déjà un exploit ! Il enrageait à l’idée de la voir bientôt repartir sans avoir eu l’occasion de lui expliquer, sans savoir ce qu’elle pensait.
À présent qu’il en avait l’opportunité, les mots qu’il avait préparés, qu’il s’était répétés tout au long de la journée semblaient avoir perdu tout leur sens. La seule chose qui lui importait encore était de la serrer contre lui et d’oublier tout le reste.
Il ferma les yeux, la joue appuyée contre ses cheveux, son souffle caressant dans le cou.

La porte s’ouvrit brusquement et Cathy entra dans la pièce, la main sur l’interrupteur. Une lumière vive jaillit des spots accrochés au plafond, le ramenant douloureusement à la réalité. Il cligna des yeux, tentant d’ignorer le sentiment de culpabilité qui renaissait en sa présence.
- C’est donc là que tu te cachais ! s’écria la jeune femme d’une voix haut perchée. Ça fait des heures que tu as disparu !
- N’exagère pas, protesta-t-il avec lassitude, tu as passé toute la soirée avec ta cousine et son copain. Ça m’étonnerait que tu aies eu besoin de moi.
Elle rit, insouciante.
- C’est maintenant que j’ai besoin de toi ! Il va être minuit dans quelques instants, je veux que tu soies avec moi pour le décompte avant la nouvelle année. Tu dois m’embrasser et me souhaiter une bonne année à minuit pile, c’est la tradition !
Tout contre lui, il sentit son amie qui tentait de s’écarter discrètement. Il resserra fermement sa prise autour de ses épaules pour l’inciter à rester où elle était. Après tout, ils ne faisaient rien de mal.
- Écoute, ce n’est pas le moment, fit-il à Cathy, désignant d’un geste du menton la silhouette prostrée à ses côtés.
- Qu’est-ce qu’elle a ? demanda la jeune femme sans même se soucier de baisser la voix. Elle a trop bu ?
Il soupira. Le tact et la discrétion ne faisaient pas partie de ses qualités. À une époque il avait été charmé par son franc-parler, cette manière de toujours dire ce qu’elle pensait. À cet instant précis, il y voyait surtout un égocentrisme monstre qui la rendait incapable de discerner la souffrance de ceux qui l’entouraient.
- Tu veux que j’aille chercher son copain ? insista-t-elle. Le grand brun avec les cheveux longs et la chemise à carreaux, c’est ça ?
- Ce n’est pas... commença-t-il agacé, avant de s’interrompre.
À quoi bon lui expliquer une nouvelle fois que le fait qu’ils soient arrivés ensemble ne signifiait pas qu’ils soient en couple ?
- Je n’ai pas besoin que tu ailles chercher qui que ce soit, j’aimerais juste... un peu de temps au calme, tenta-t-il de lui expliquer.
- Mais tu vas rater les douze coups de minuit ! protesta-t-elle énergiquement. Tu avais promis qu’on fêterait la nouvelle année ensemble, avec tes amis. Moi je veux être avec toi !
- Vas-y, l’enjoignit la voix de son amie, se dégageant de son étreinte prétendument amicale.
- Tu vois ! triompha Cathy.
Il les regarda l’une et l’autre, déchiré entre ce que son cœur et sa raison lui dictaient. Non, entre ce que son corps et sa raison lui dictaient. Ce n’était pas de l’amour, ça ne pouvait être de l’amour. Pas si vite, pas si intensément, pas alors qu’il venait de réorganiser sa vie. Et surtout pas maintenant, pas avec Cathy qui attendait qu’il la rejoigne.
Les signaux d’alarme retentirent à nouveau dans sa tête, plus pressants, impossible à ignorer. Et il comprit ce qu’il refusait de voir depuis la veille. Il était à la croisée des chemins, de son chemin.
Il pouvait choisir la facilité, une vie de couple sans risque mais loin de tout débordement de passion. La vie qu’il s’était lentement construite depuis son arrivée dans la région un an et demi plus tôt, entre un boulot qui lui plaisait et de vagues projets d’avenir ébauchés avec une femme qu’il appréciait.
Ou bien il pouvait choisir le chemin plus difficile, celui pavé d’écueils, sans certitude aucune. Celui sur lequel se dressaient de nombreux obstacles qu’il pouvait déjà discerner, mais au bout duquel se dissimulait un peut-être inespéré. Promesse incertaine d’un amour qui pourrait tout bouleverser s’il se risquait à se battre pour lui.
Une décision qui aurait demandé réflexion mais qu’il allait devoir prendre sans attendre, tiraillé entre le désir et la culpabilité.

 

Ce texte se poursuit ici, Dernière danse...

 

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1 janvier 2014

À se taper la tête contre les murs

Ah elle commence bien, cette année 2014 !
Une migraine au réveil, comme si je n’en bavais pas suffisamment… Comme quoi, même quand on croit avoir touché le fond, la vie s’ingénie à nous rappeler que ça peut toujours être pire. Merci la vie, je n’avais pas besoin de ce rappel, je le savais déjà !

Une fois de plus allongée sur le canapé. Volets fermés pour me protéger de l’agression de la lumière du jour. Le seul bruit dans la maison est celui du sang qui bat dans mes veines… c’est assourdissant. Le moindre mouvement me donne la nausée.
J’ai envie de pleurer. J’en ai marre, tellement marre. Je suis fatiguée, je voudrais dormir. Oublier la douleur, celle qui résonne dans ma tête et l’autre, plus insidieuse, insaisissable, qui se glisse dans ma vie.
Fermer les yeux.

 

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6 mai 2014

Sometimes I wonder...

« Sometimes I wonder… »

Combien de soirées ai-je commencées avec ces mots qui résonnent dans ma tête ?
C’est rarement bon signe, cette phrase qui me vient à l’esprit quand…

Quand je m’interroge sur les mystères des comportements humains.
Quand la vie me rappelle la mauvaise opinion que j’ai de moi et me donne le sentiment qu’elle est justifiée.
Quand j’ai l’impression de ne jamais réussir à m’intégrer.
Quand le fossé avec les autres devient un gouffre et que je reste seule de mon côté, à regarder la vie qui continue de l’autre côté, si proche et pourtant inaccessible.

Quand j’ai envie de tout laisser tomber parce que ça n’intéresse personne.
Quand je n’intéresse personne.
Quand même pleurer ne suffit plus.
Quand je me sens soudain égocentrique et que j’oublie le malheur des autres, et que je me déteste pour ça.

Quand je culpabilise de ne pas être à la hauteur des attentes des personnes auxquelles je tiens.
Quand j’ai le sentiment de les décevoir.
Quand j’ai l’impression d’être une merde à m’apitoyer sur moi-même mais que je n’arrive pas à sortir de cette spirale négative.
Quand je suis là pour les autres, toujours, mais que je ne supporte pas que l’on soit là pour moi…

Quand il faudrait que je me bouge pour changer les choses et que j’en suis incapable.
Quand je voudrais être une autre tout en restant moi.
Quand je me fais des promesses que je suis incapable de tenir.
Quand je continue d’attendre un miracle alors que je sais que rien ne viendra jamais.

Quand je voudrais juste fermer les yeux pour que tout s’arrête.
Quand je prétends être insensible à l’indifférence alors que ça me blesse.

Sometimes I wonder…
Ce pincement au cœur quand je vois les autres s’en sortir malgré leurs blessures, quand je devine leur douleur et qu’elle me touche, quand j’essaie de relativiser mes échecs alors que je devrais me focaliser sur mes réussites – quelles réussites ?
Comme si je découvrais soudain que la vie est injuste.

 

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21 juillet 2012

Curieux comme il suffit parfois d'un rien, une

Curieux comme il suffit parfois d'un rien, une image entr'aperçue par hasard, quelques notes de musique, un souvenir qu'on croyait oublié, pour que tout autour de nous soit modifié.
Comme un rayon de soleil qui perce tout à coup les nuages à la fin d'une longue journée grise, ou au contraire un voile de mélancolie qui tombe sur notre quotidien en l'assombrissant.

 

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20 novembre 2013

Pink Floyd - Hey You

Pink Floyd     Hey You

sorti en 1980
Album : The Wall

 Paroles

Hey you, out there in the cold
Getting lonely, getting old
Can you feel me?
Hey you, standing in the aisles
With itchy feet and fading smiles
Can you feel me?
Hey you, dont help them to bury the light
Don´t give in without a fight

Hey you, out there on your own
Sitting naked by the phone
Would you touch me?
Hey you, with you ear against the wall
Waiting for someone to call out
Would you touch me?
Hey you, would you help me to carry the stone?
Open your heart, I´m coming home

But it was only fantasy.
The wall was too high,
As you can see.
No matter how he tried,
He could not break free.
And the worms ate into his brain

Hey you, out there on the road
always doing what you´re told,
Can you help me?
Hey you, out there beyond the wall,
Breaking bottles in the hall,
Can you help me?
Hey you, don´t tell me there´s no hope at all
Together we stand, divided we fall

 

Cette chanson tient une place toute particulière dans mon cœur, pour moi elle est irrémédiablement liée à l'écriture de mon 1er roman sans que je sache exactement pourquoi elle s'est imposée à moi. J'aime la mélodie, les paroles, le mélange des deux.
Quand je ferme les yeux, je visualise cette scène que j'ai écrite, les premières notes qui arrêtent mon héroïne, sa main qui se pose sur son bras à lui sans même qu'elle réalise ce qu'elle fait, l'émotion qui la saisit quand il fredonne à son tour les premiers mots, ces deux mots qui seront à jamais leurs...

 

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12 décembre 2013

Alison Krauss - It Doesn't Matter

Alison Krauss     It Doesn't Matter

sorti en 1999
Album : Buffy The Vampire Slayer - The Album

 

Paroles

It doesn't matter what I want
It doesn't matter what I need
It doesn't matter if I cry
Don't matter if I bleed
You've been on a road
Don't know where it goes or where it leads

It doesn't matter what I want
It doesn't matter what I need
If you've made up your mind to go
I won't beg you to stay
You've been in a cage
Throw you to the wind you fly away

It doesn't matter what I want
It doesn't matter what I need
It doesn't matter if I cry
Doesn't matter if I bleed
Feel the sting of tears
Falling on this face you've loved for years

 

Un morceau tiré de l'univers de ma série préféréen Buffy the Vampire Slayer.
J'aime beaucoup la tristesse qui se dégage de la mélodie à la guitare, de la voix douce, des paroles.

 

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9 janvier 2014

La roue tourne. Nul ne peut rester indéfiniment

La roue tourne. Nul ne peut rester indéfiniment au fond du gouffre.

Mais la roue n’est pas la même pour tous. Elle n’a ni la même amplitude, ni le même axe.
Certains connaissent de grandes joies et de grandes souffrances, les premières compensant les secondes. D’autres vivent plus sereinement, plus modérément, avec des bonheurs et des malheurs moindres.
Mais qu’en est-il pour ceux dont l’axe de la roue est déjà situé en deçà des autres ? Pour ceux qui vont de grandes souffrances à un espoir de mieux toujours déçu ?

La roue tourne, mais elle tourne injustement, inégalement...

 

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14 février 2014

Queen - Too Much Love Will Kill You

Queen     Too Much Love Will Kill You

sorti en 1995
Album : Made in Heaven

 
Paroles

I'm just the pieces of the man I used to be
Too many bitter tears are raining down on me
I'm far away from home
And I've been facing this alone
For much too long
I feel like no-one ever told the truth to me
About growing up and what a struggle it would be
In my tangled state of mind
I've been looking back to find
Where I went wrong

Too much love will kill you
If you can't make up your mind
Torn between the lover
And the love you leave behind
You're headed for disaster
'cos you never read the signs
Too much love will kill you
Every time

I'm just the shadow of the man I used to be
And it seems like there's no way out of this for me
I used to bring you sunshine
Now all I ever do is bring you down
How would it be if you were standing in my shoes
Can't you see that's impossible to choose
No there's no making sense of it
Every way I go I'm bound to loose

Too much love will kill you
Just as sure as none at all
It'll drain the power that's in you
Make you plead and scream and crawl
And the pain will make you crazy
You're the victim of your crime
Too much love will kill you
Every time

Too much love will kill you
It will make your life a lie
Yes, too much love will kill you
And you won't understand why
You'd give your life, you'd sell your soul
But here it comes again
Too much love will kill you
In the end
In the end

 

J'aime les paroles qui me touchent, les accents de guitare qui rythment la mélodie, la voix de Freddie Mercury qui me porte vers des hauteurs insoupçonnées.
Une chanson que j'adore chanter, encore et encore...

 

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29 mars 2013

Je vais mieux... théoriquement

Je vais mieux... théoriquement.
3 jours de migraine à me taper la tête contre les murs, au point de relâcher le contrôle que j'exerce habituellement sur certaines de mes émotions, au point d'être dans l'incapacité d'empêcher mon esprit de vagabonder.
Alors oui, ce soir je vais mieux, mais seulement en apparence...
Parce qu'en être au point de se dire que la douleur de la migraine vaut mieux que ce qu'elle a laissé derrière elle, c'est grave docteur !

Amertume teintée d'ironie... Comment peut-on se sentir physiquement en manque de quelque chose que l'on n'a jamais connu ?
Au bord des larmes ce soir, une fois de plus. Cette sensation qui m'oppresse, l'impression de ne jamais pouvoir en sortir, m'en sortir. Je me débats en eaux profondes, la surface est tellement loin que je ne l'aperçois même plus et je résiste, je résiste depuis tellement longtemps à l'envie de me laisser couler...
Je ne sombrerai pas, trop loin déjà. Mais je me laisse ballotter par les courants, sans prise sur ce qui m'entoure, sans avenir, sans espoir.
Renoncement

 

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19 avril 2014

Subjectivité passionnée

J’apprécie les pilotes de Formule 1. TOUS les pilotes de Formule 1.
Je suis assez honnête avec moi-même pour leur reconnaître à tous des qualités. Objective aussi, qu’ils fassent des prouesses ou des erreurs sur la piste et en dehors.
Pourtant, quand arrive le moment où ça compte vraiment, pour la pole ou la victoire, toute mon objectivité disparaît. Il ne reste plus en moi que la subjectivité la plus absolue. Des affinités que je suis incapable de m’expliquer.
Pourquoi soudain ne puis-je plus supporter certains pilotes dont j’admire objectivement le talent ? Et pourquoi à l’inverse je me surprends à en encourager passionnément d’autres ? De quelle manière s’effectue cette sélection dont je n’ai conscience qu’au moment où je bondis devant l’écran de télévision, la voix cassée et le cœur palpitant ?
Passionnée de Formule 1, je suis. Et fière de l’être.

Je ne réfléchis pas. Dans l’intensité de l’instant, au moment d’un dépassement ou à quelques mètres de la ligne d’arrivée. Quand seule la passion s’exprime.
Cet emballement soudain à l’extinction des feux rouges. La prière silencieuse pour que tout se passe bien et paradoxalement, l’excitation du danger.
Et je me laisse porter par les événements en piste. Une résistance héroïque, une attaque incisive. La beauté d’un tour parfait. Le dépassement de soi, des qualités intrinsèques de la voiture. Le tempérament qui s’affiche, le regard derrière la visière du casque.

Les pilotes sont l’âme de la Formule 1.
Parfois formatés, trop policés dans leur discours. Le politiquement correct pour ne pas se mettre l’équipe à dos. Parfois volontairement provocateurs. Disant ce qu’ils pensent sans y mettre les formes pour susciter la discussion, la polémique.
Mais c’est au volant de leur bolide qu’ils s’expriment le mieux. Que leur réponse est la plus belle. Un talent et un coup de volant.

 

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22 avril 2014

Une vie sacrifiée


Je m'éveille…
Dehors le jour se lève doucement, il est encore tôt. Trop tôt pour une journée de vacances. Je me tourne dans le lit, roulée en boule sous la couette. Envie de me rendormir, de retrouver ce rêve dont le souvenir s’effiloche déjà. Les larmes montent, j’ai compris.
Prémices d’une journée sans. Sans savoir, sans vouloir, sans pouvoir. Impuissante. À lutter sans cesse pour retenir mes larmes.
Dans ma tête, c’est comme un sombre couloir sans fin. Le long des murs, tels des panneaux lumineux qui clignotent, le mot « échec » répété à l’infini. Ma vie s’affiche en surimpression. Avec les erreurs et les manques.
La psy a vu clair en moi, d’une manière qui m’effraie un peu. Une vie sacrifiée, ce sont ses mots. Un échec programmé, les miens. Dès la naissance et peut-être même avant. Inconsciemment.
Je n’ai pas les armes pour lutter contre cette évidence. Je ne les ai jamais eues. Je l’ignorais. Un combat illusoire pour tenter d’exister, pour trouver sa place dans l’univers. Une raison de vivre. Je pourrais m’effacer de la réalité sans conséquence. Je n’existe même pas.

Des échos de mon rêve de la nuit me reviennent. Toujours les mêmes. Ce que je n’ai jamais eu et ce que je n’aurai jamais.
Je suis comme un jouet brisé dès sa conception. Irréparable. Une erreur de fabrication a enrayé le processus.
Je cours après la reconnaissance de mon existence, une légitimité. Incapable de me trouver dans tout ce chaos. La seule chose qui me maintient en vie, c’est l’exacerbation de mes sentiments. La douleur, la détresse, le manque, l’absence… L’espoir, connais pas.
Et cette petite voix muette qui me répète comme un leitmotiv que je ne vaux rien, que ma vie n’a aucun intérêt.
J’entends bien quand la psy me dit que ce n’est pas vrai. Une partie de moi sait, rationnellement, qu’elle a raison. Que j’ai, tout autant qu’un autre, des richesses à offrir qui méritent qu’on s’attarde sur ma petite personne, qu’on creuse au-delà de la surface. Mais la voix de la raison ne peut rien contre ce qui est le cœur même de ma non-existence. Je ne suis rien.

Mes rêves sont là pour me tourmenter. Pour me montrer, avec une cruelle réalité et jusque dans le moindre détail, tout ce qui m’est à jamais inaccessible.
Les heures ont passé depuis ce réveil trop matinal. Les larmes se sont taries… provisoirement. Pour préserver les apparences. Pour ne pas montrer à ma fille la détresse que je dissimule. Même si je sais qu’à son âge, j’étais sensible aux états d’âme de mon entourage.
Comment pourrait-on m’aimer, m’apprécier, me voir même, alors que je me dénie toute possibilité d’existence ? Je traverse la vie tel un fantôme, invisible, impalpable… irréelle. Mes appels au secours sont muets.
Je n’attends rien et pourtant je continue d’attendre. Toutes les contradictions en moi.
Ne rien attendre pour ne pas être déçue, pour ne pas souffrir, parce que de toute façon je sais qu’il ne viendra rien ni personne. Mais attendre quand même. Parce que l’improbable est tout ce qui me reste.
Attendre et souffrir. Attendre et mourir un peu plus à chaque instant. Attendre et finir par disparaître.

 

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20 juin 2014

Un goût amer


L’amitié virtuelle est fragile.

À quoi tient-elle ?
À une passion commune qui nous réunit.
À des moments complices devant l’ordinateur.
À des soirées de délires pour des broutilles, nous ramenant à l’innocence et aux fous rires de l’adolescence.
À des souvenirs que l’on construit chaque jour.
À l’éloignement qui s’efface devant la proximité de l’esprit.
À l’attention que l’on porte à l’autre, malgré les aléas de la vie, dans les bons comme les mauvais moments.
Aux confidences que l’on échange parfois sur un coup de tête ou un coup de déprime.
À la tolérance, à l’honnêteté, à la sincérité… comme dans n’importe quelle amitié.

Il est parfois des mots que l’on regrette, prononcés – ou écrits – sous le coup d’une émotion trop forte. D’autres que l’on regrette de garder pour soi pour ne pas faire de peine à l’autre.
Être ami, n’est-ce pas se montrer honnête l’un envers l’autre ?
Je ne vais pas mentir par complaisance, ce n’est pas dans ma nature.
Bien sûr, j’aurais pu faire le choix de me taire, de garder mon opinion pour moi. Mais à un moment, sans doute poussée par le respect que je porte à mes amies virtuelles, à celles que je considère comme des amies malgré l’éloignement physique, je me suis trouvée lâche de me fondre dans la masse pour ne pas faire de vague, niant par là mon opinion personnelle et les valeurs que je place derrière le mot « amitié ».
Alors oui, j’ai rompu le pacte de l’amie qui approuve tout ce que fait l’autre et encense chacune de ses créations. J’ai émis une critique, j’ai osé. Tenter d’y mettre les formes ne change rien au fond.
Ai-je eu tort ?
Je ne le pense pas. Même en sachant que je risquais de perdre une amie. Parce que je me suis interrogée sur ce que je ressentirais à la place de cette amie…
Oui, ça fait mal à entendre sur le coup. Mais je préfère une critique sincère à des compliments hypocrites. Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde et ça n’enlève rien à l’amitié que je porte aux personnes.
Alors pourquoi ce besoin de justification ? Pourquoi cette impression d’oppression dans la poitrine ?
Parce que ça fait toujours mal de voir une amitié se déliter.

Le silence est la pire des réponses…

 

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26 novembre 2013

Sarah McLachlan - Full of Grace

Sarah McLachlan     Full of Grace

sorti en 1996
Album : Rarities, B-Sides and Other Stuff

 

Paroles

The winter here's cold, and bitter
It's chilled us to the bone
We haven't seen the sun for weeks
Too long too far from home
I feel just like I'm sinking
And I claw for solid ground
Pulled down by the undertow
I never thought I could feel so low
Oh darkness I feel like letting go
If all of the strength and all of the courage
Come and lift me from this place
I know I could love you much better than this
Full of grace
Full of grace
My love

So its better this way, I said
Having seen this place before
Where everything we said and did
Hurts us all the more
It's just that we stayed, too long
In the same old sickly skin
Pulled down by the undertow
I never thought I could feel so low
Oh darkness I feel like letting go
If all of the strength and all of the courage
Come and lift me from this place
I know I could love you much better than this
Full of grace
Full of grace
My love

 

Une chanson issue de l'univers de la série Buffy the Vampire Slayer...
Dernier épisode de la saison 2, après la bataille finale qui voit Buffy tuer - et envoyer dans une dimension démoniaque - celui qu'elle aime pour sauver le monde. Anéantie, elle quitte Sunnydale, abandonnant sa mère, ses amis et sa mission de Tueuse.
Cette chanson accompagne son départ, émouvante lorsqu'elle observe ses amis de loin avant de monter dans le bus qui l'emmène loin de ce qui faisait sa vie...

 

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13 février 2014

Queen - The Show Must Go On

Queen     The Show Must Go On

sorti en 1991
Album : Innuendo

 
Paroles

Empty spaces - what are we living for
Abandoned places - I guess we know the score
On and on
Does anybody know what we are looking for

Another hero another mindless crime
Behind the curtain in the pantomime
Hold the line
Does anybody want to take it anymore

The show must go on
The show must go on
Inside my heart is breaking
My make-up may be flaking
But my smile still stays on

Whatever happens I'll leave it all to chance
Another heartache another failed romance
On and on
Does anybody know what we are living for
I guess I'm learning
I must be warmer now
I'll soon be turning round the corner now
Outside the dawn is breaking
But inside in the dark I'm aching to be free

The show must go on
The show must go on - yeah
Ooh inside my heart is breaking
My make-up may be flaking
But my smile still stays on
Yeah oh oh oh

My soul is painted like the wings of butterflies
Fairy tales of yesterday will grow but never die
I can fly - my friends

The show must go on
The show must go on
I'll face it with a grin
I'm never giving in
On with the show

I'll top the bill
I'll overkill
I have to find the will to carry on
On with the
On with the show

The show must go on

 

Un titre qui tient une place spéciale dans mon cœur...
Est-il besoin de le rappeler ? Cette chanson est la dernière à être sortie juste avant la tragédie, le décès attendu de Freddie Mercury. Pour moi, les paroles sonnaient comme son dernier don à la musique, elles sont d'autant plus émouvantes, presque déchirantes.
J'ai pleuré quand la mort de Freddie Mercury a été annoncée, le 24 novembre 1991. Mon premier véritable deuil musical.

 

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26 septembre 2011

Just a monday morning

Elle est ma meilleure amie...
Je la connais depuis tellement longtemps. C'est comme si elle faisait partie de ma vie depuis toujours. Elle a toujours été là pour moi, dans mes moments difficiles comme dans mes petits bonheurs. Elle a été mon refuge, ma confidente, mon autre moi-même...
Elle ne m'a jamais laissée tomber, même quand je l'oubliais pour un tourbillon éphémère. Elle m'a donné la force dont j'avais besoin. Elle me permet de me retrouver, de faire la paix avec mon être intérieur.

Pendant l'enfance, j'ai laissé libre cours à mon imagination grâce à elle. Elle m'incitait à faire preuve d'originalité, de créativité. Elle me prenait la main pour m'aider à combattre mes craintes, m'entourait de sa présence affectueuse, donnait vie à cet univers chimérique où évoluaient mes nounours, mes poupées...
À l'adolescence, elle a accompagné mes premiers émois, la prise de conscience de ma personnalité. Elle a écouté mes coups de gueule et mes coups de cœur. Elle a essuyé mes larmes, encouragé mes tentatives même avortées. Elle a tu mes maladresses, ma faiblesse, ma timidité... Elle m'a appris à ne compter que sur moi-même. Je l'ai côtoyée quotidiennement sans réaliser la place qu'elle prenait dans ma vie.
À l'aube de ma vie d'adulte, elle s'est fait plus présente. C'est elle qui m'a incitée à prendre mon envol, à goûter à mon indépendance, à savourer ce que la vie pouvait m'offrir. C'est elle aussi qui a recollé les morceaux de mes déconvenues. Elle a brodé des touches de romantisme dans ma vie pour me redonner le sourire et les a effeuillées avec moi quand mon cœur s'est brisé pour la première fois. Elle m'a guidée vers l'introspection, vers les décisions que j'ai prises. Elle m'a montré l'espoir, le rêve... mes rêves.
Lorsque j'ai tourné le dos à mon passé, elle a guidé mes pas vers mon avenir. Elle ne savait pas plus que moi ce qui m'attendait, mais elle m'offrait sa confiance, sa foi, son courage... et je me suis gorgée de ce qu'elle m'offrait. Elle a été là dans la période la plus noire de ma vie, elle ne m'a jamais abandonnée. Elle a toujours su m'apporter un peu de paix.
Aujourd'hui encore, sa présence m'est aussi nécessaire que l'air que je respire. Elle est ce qui me permet de tenir au jour le jour. Et si elle se montre parfois envahissante, c'est qu'elle sait la place qu'elle occupe dans ma vie, dans mon quotidien, dans mon vécu... dans ce qui fait ce que je suis. Elle est toujours ma confidente, mon refuge.

Elle, la solitude...

 

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11 octobre 2011

Dreams

Les rêves ne sont que des rêves...

Allongée dans mon lit alors que l'aube est encore loin, je réfléchis à cette nuit que je viens de passer, perdue dans le souvenir des rêves qui m'ont accompagnée sous le couvert d'un sommeil par trop complice.
Je n'ai aucun pouvoir sur ce qui vient hanter mes nuits, mais en aurais-je que je ne changerais rien à leur contenu qui pourtant perturbe mes journées. Qu'en est-il exactement ? Une réminiscence de ma vie passée, un secret désir qui se dissimule au plus profond de moi, un fantasme à jamais inassouvi qui s'obstine à remonter à la surface de temps à autre ? Un savant mélange, une précieuse alchimie, une torture délicieuse ? Sans doute un peu tout ça.
Mais qu'il est douloureux, quand revient le matin, de quitter le refuge de mon inconscient quand celui-ci se mêle de me faire toucher du bout des doigts ce que je m'efforce de sceller dans mon cœur depuis des années. Combien ces rêves immatériels peuvent me sembler plus réels que le quotidien fade qu'est devenue ma vie !
Ces rêves qui sont tout à la fois un trésor précieux et une infinie souffrance...
Un trésor précieux car ils offrent à mon inconscient la chaleur des souvenirs, l'assurance que je n'ai rien oublié, les couleurs, les sons, les odeurs. Ils me réchauffent et me brûlent de l'intérieur, ils me donnent l'impression d'être plus vivante encore. Ils m'offrent une échappatoire, une illusion de bonheur...
Mais une infinie souffrance car ce n'est et ce ne peut être qu'une illusion... Et le retour à la réalité, ma réalité, n'en est que plus cruel. Ce n'est pas sans raison que je ne m'autorise pas, quand je suis éveillée, à songer à certains détails de ma vie passée, il est des souvenirs bien trop douloureux pour que je me permette de m'y laisser aller. Le désespoir qui s'y accroche encore continue de m'effrayer malgré les années qui se sont écoulées.

Cette dualité est toute ma vie, bonheur et souffrance intimement mêlés.
Je ne me permets pas de me souvenir mais je refuse d'oublier, et mes rêves sont là pour me rappeler ce dilemme.
Oh bien sûr, ils ne me visitent qu'occasionnellement, mais combien je les appelle secrètement de mes vœux quand je pose ma tête sur l'oreiller ! Je les redoute et les chéris, ils sont mon tourment et ma joie, mon enfer et mon petit coin de paradis...

Non, les rêves ne sont pas que des rêves...
Ils sont une porte ouverte vers nos désirs les plus intimes, les plus inavouables, vers ce que le vernis de notre monde moderne tente d'effacer en nous. Ils sont comme une bulle d'oxygène dans une tempête de conformisme, ils font partie de nous comme nous les nourrissons de notre vécu, de nos rêves, de nos craintes. Ils font remonter nos instincts les plus primitifs à la surface le temps d'un battement de cil et nous permettent de rester nous-mêmes sans nous perdre dans ce qui nous entoure. Ils sont essentiels à notre bonheur, à notre survie... à ma survie.
Ils sont là pour me permettre de ne pas oublier, pour revivre ces instants chéris et ceux dont j'aurais rêvés dans une autre vie, pour me permettre de me souvenir sans autre état d'âme que la douleur à mon réveil. Ils me sont précieux mais je redoute leur tranchant, leur réalité. Je redoute surtout la souffrance qui refait surface à l'instant même où l'illusion s'estompe et où la nuit laisse place à l'une de ces journées moroses qui font mon quotidien.

Certains rêves sont plus réels que la réalité elle-même, quel dommage de ne pouvoir se perdre en eux...

 

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8 mars 2012

Les livres sont magiques… Posés sur une étagère,

Les livres sont magiques…

Posés sur une étagère, ils attendent sagement. Promesses d’un monde qui peut nous emporter, pour peu que l’on prenne la peine de soulever leur couverture.
Les mots qu’ils contiennent sont comme de petites bulles d’un bonheur qu’il ne tient qu’à nous de découvrir. Ils peuvent nous bouleverser, nous faire frémir de terreur, faire couler nos larmes, provoquer d’immenses éclats de rire, nous faire voyager dans l’espace, dans le temps, dans l’imaginaire…
Mais lire les mots ne suffit pas, il faut savoir s’abandonner à leur magie, les laisser nous imprégner, nous immerger dans leur saveur, accepter de les laisser nous enivrer de leur pouvoir.
Et là, jamais ils ne nous déçoivent.

 

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26 mai 2012

Feelings...Perdue, insensée, amoureuse d’une

Feelings...
Perdue, insensée, amoureuse d’une illusion, en proie aux doutes, trop passionnée, excessive, aux antipodes de la réalité, désespérée, en quête d’absolu, meurtrie dans son âme, enfermée dans son enfer personnel, enivrée par le pouvoir des mots, glacée par un feu dévastateur, en perpétuelle remise en question, au bord des larmes, trépignant d’impatience, consumée par le désir d’autre chose...
Contradictoire ♥

 

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22 novembre 2013

Antonio Vivaldi - Les Quatre Saisons (L'été)

Antonio Vivaldi     Les Quatre Saisons (L'été)

daté de 1725

 

Ce morceau a beau être le plus connu, il a beau avoir été utilisé à tort et à travers au point d'en devenir insupportable (merci l'attente au téléphone bercée par Vivaldi), il n'en reste pas moins le 1er morceau de musique classique que j'ai découvert par moi-même au début de l'adolescence, en fouillant dans les 33 tours de ma mère... et aimé.
En fermant les yeux, je visualisais chacune des 4 saisons... et j'aimais la menace et l'explosion de l'orage en été.

 

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3 février 2014

Sometimes life makes me so proud

Il suffit vraiment d’un rien, parfois, pour que votre journée soit soudain ensoleillée...
Un simple commentaire sur mon blog. Un pseudo qui fait chanter mon cœur de fan. Comme une reconnaissance de mon existence. De mon droit à la parole, à une opinion personnelle. Malgré mes doutes et ma réserve. Surtout en ce moment.
Timide mais je me soigne.
Un jour, peut-être, aurai-je le courage de parler, de partager ailleurs que sur ce blog.

Merci à toi qui te reconnaîtras (peut-être) d’avoir laissé une trace de ton passage.

 

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9 février 2014

Un après-midi comme les autres

Un après-midi comme les autres.
Assise sur le canapé, j’étais plongée dans un roman quand la sonnerie du téléphone retentit. Comme à son habitude, ma fille se précipita. Au bout de quelques secondes et après quelques mots échangés, elle m’appela.
- Maman, c’est pour toi !
Intriguée, je posai mon livre. Qui pouvait bien m’appeler un jour férié ?
- Oui ? fis-je sans enthousiasme, m’attendant presque à une erreur.
- Bonjour, prononça une voix masculine.
Un simple mot et mon univers bascula.
J’eus l’impression que le monde s’arrêtait de tourner tandis que j’étais soudainement rattrapée par le passé. Cette voix, je ne l’avais pas entendue depuis plus de quinze ans et pourtant, mon corps réagissait comme si ça datait d’hier. Je n’avais rien oublié.
Je me laissai tomber sur la chaise à côté du téléphone, incapable de parler, mon souffle s’échappant de manière chaotique de ma gorge.
- Je ne suis pas sûr que tu me reconnaisses, ça fait très longtemps qu’on ne s’est pas parlé, continua-t-il en cherchant ses mots. Je… c’est…
Son prénom glissa de mes lèvres avant que je puisse le retenir, un prénom que j’avais obstinément refusé de prononcer depuis des années.
- Oh, fit-il, surpris. Dire que j’avais préparé tout un discours pour que tu te souviennes de moi.

 

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9 février 2014

Dernière danse

Ce texte est la suite de Elle était là...

 

Les haut-parleurs diffusaient un vieux tube des années soixante dont elle ne connaissait pas le titre. Se laissant bercer par la mélodie, elle ferma les yeux.
Que faisait-elle là, elle la phobique de la foule, au milieu de ces personnes dont la plupart lui étaient inconnues quelques heures plus tôt ? Pourquoi avait-elle laissé son ami la convaincre de l’accompagner ?
La réponse à cette dernière question, elle la connaissait. Elle était venue pour le voir. Parce qu’après des mois d’échanges complices, de taquineries amicales et de sous-entendus parfois ambigus, elle avait besoin de savoir ce qu’il en était réellement. Elle avait vu.
Toute la journée, elle l’avait observé... les avait observés. Un couple parmi les autres. Pas forcément démonstratifs dans leur attachement, mais un couple quand même, certains signes ne trompaient pas.
Une fois de plus, la même question vint la torturer. Qu’était-elle venue faire si loin de chez elle ?
La réalité l’avait rattrapée, et avec quelle force !
Elle avait lu l’hésitation dans son regard quand il avait découvert sa présence. Sur le coup elle ne l’avait pas comprise. Puis, lors de leur unique et bref moment en tête-à-tête au cours des deux derniers jours, il lui avait dit, et prouvé, combien il était heureux de la revoir. Elle avait oublié ses doutes. Juste avant de la rencontrer.
Autour d’elle, l’atmosphère changeait, évoluait. La voix langoureuse du crooner avait été remplacée par les rythmes endiablés d’un morceau plus récent, plus festif aussi. Le murmure des conversations se mêlait à la musique, créant un fond sonore qui l’abrutissait.
La scène était encore fraîche dans son esprit. Était-il possible qu’à peine vingt-quatre heures se soient écoulées ?
Elle venait de pénétrer dans le salon, le cœur encore battant de leurs retrouvailles, quand une jeune femme d’une vingtaine d’années s’était plantée devant elle. Des boucles blondes, des yeux d’un bleu lumineux, un sourire franc sur le visage. Une silhouette élancée aux formes féminines mises en valeur par une robe osée.
« Salut », lui avait-elle lancé d’un air avenant. « Je crois qu’on ne se connaît pas encore. Je suis Cathy, la fiancée de Yann. »
La fiancée de Yann.
Il lui avait fallu quelques secondes pour comprendre. Pour réaliser que cette fille parlait bien du même homme, celui avec qui elle venait d’échanger un baiser passionné dans l’intimité de la cuisine.
Même si le geste n’avait rien eu de prémédité, elle n’avait pu imaginer le plaisir qu’il y avait pris, le regret dans ses yeux quand ils s’étaient séparés. À présent elle s’interrogeait. Avait-il regretté de mettre fin à leur étreinte comme elle l’avait cru, ou bien de s’y être abandonné ?
Prenant soudain conscience que la jeune femme attendait toujours, la regardant d’un air intrigué cette fois, elle avait balbutié une réponse dont elle n’avait gardé aucun souvenir.
Fin de la scène. Mais début de son calvaire.
Un couple se laissa tomber sur le canapé à côté d’elle, plaisantant, riant. Des voix qui ne lui étaient pas familières. Sans même ouvrir les yeux, elle s’écarta, se rencognant plus étroitement contre les coussins.
Si elle n’avait pas été si loin de chez elle - environ six cents kilomètres à vol d’oiseau - elle serait repartie sur le champ. Mais elle savait déjà qu’il lui serait impossible de trouver un billet de train en cette période de fêtes. Et puis, comment justifier sa décision auprès de ses amis ?
Alors elle était restée, buvant le calice jusqu’à la lie. Et tout s’était compliqué.
Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même si la situation avait dégénéré. Pourquoi avait-elle noyé sa désillusion dans l’alcool, elle qui ne buvait jamais ? Première erreur. Les effets des deux ou trois verres qu’elle avait ingurgités n’avaient pas tardé à se faire sentir, effaçant sa réserve habituelle, lui donnant une audace qu’elle ignorait posséder.
Ils s’étaient rapprochés, c’était inévitable. Sans jamais dépasser la ligne fragile de l’amitié, sans que jamais un mot, un geste, ne trahisse leurs véritables sentiments. Deuxième erreur, côte à côte sur le canapé pendant la soirée jeux vidéo. Les corps qui se frôlent et le désir qui monte.
Quand tout le monde était allé se coucher, étalant les sacs de couchage sur les tapis du salon, ils avaient continué de discuter, elle allongée sur le canapé, lui assis par terre, conscients de la présence de leurs amis dans la pièce. Nouvelle erreur, évidemment. L’obscurité aidant, ils avaient retrouvé le ton ambigu de certains de leurs échanges. Les confidences chuchotées à voix basse leur avaient fait oublier où ils se trouvaient, lui avaient fait oublier toute prudence.
Et la dernière erreur, énorme, incompréhensible. Une folie, rendue possible par l’alcool qui lui avait ôté toute raison. Des mots qu’elle ne se serait pas cru capable de prononcer, une invite à la rejoindre sur le canapé, sous la couverture qui lui tenait chaud. Le reste était trop gênant pour qu’elle s’autorise à y penser.
Elle en était là, moins de vingt-quatre heures plus tard.
Avec au fond du cœur un dégoût d’elle-même d’autant plus fort qu’elle ne regrettait rien.
Autour d’elle, la fête battait son plein. D’ici un peu plus d’une heure débuterait une nouvelle année. Elle ouvrit les yeux pour contempler le salon bondé, les gens qui s’agitaient. Il était de l’autre côté de la pièce, discutant avec des personnes dont elle n’avait pas retenu le nom. Sur la piste de danse improvisée, sa fiancée se trémoussait au son de la musique latino qui avait pris le relais.
Elle baissa les yeux, tourmentée par des sentiments contradictoires.
- Je te regarde depuis un moment, fit une voix masculine. Ça n’a pas l’air d’aller très fort.
Elle haussa les épaules dans un geste faussement désinvolte qui ne trompa pas son ami.
- Tu veux en parler ? insista-t-il en se faisant une place à côté d’elle sur le canapé.
- Tu me connais, prétendit-elle, je ne suis pas à l’aise au milieu de la foule.
Elle le sentit qui se rapprochait, de manière à ce que personne d’autre qu’elle ne l’entende.
- Pourquoi tu ne vas pas lui parler ?
Ne s’attendant pas à cette allusion directe, elle leva les yeux sur lui. Il la regardait avec une gentillesse mêlée de compréhension. Même s’il ne le lui avait pas dit explicitement, elle savait qu’il savait.
- Je... je ne peux pas... pas après... pas avec Cathy qui... Je ne peux pas.
- Tu es en train de te rendre malade.
Elle ne dit rien, que pouvait-elle répondre à ça ?
- C’est toi qui as insisté pour que je vienne, lui fit-elle remarquer.
- Je ne savais pas pour Cathy, c’est ma seule excuse. Mais tu aurais pu refuser.
- J’aurais dû.
- Tu regrettes d’être venue ?
- Oui !... Non... Je ne sais pas... Ça m’a fait plaisir de revoir toute la bande, de faire connaissance avec ceux que je ne connaissais que de nom, mais... Je me suis conduite comme une idiote.
- Ce n’est pas vrai, protesta-t-il, tu t’es simplement conduite comme une femme a...
- Non ! l’interrompit-elle affolée. Ne prononce pas ce mot.
Il posa doucement sa main sur la sienne dans un geste de réconfort.
- Même si je ne le dis pas, tu sais que j’ai raison. Ça transparaît quand tu parles de lui.
- Je ne veux pas, je ne peux pas ! gémit-elle tout bas. C’est trop douloureux.
- Je sais, murmura-t-il en l’attirant contre lui, je sais.
Ils restèrent quelques instants enlacés.
- Est-ce que... C’est mal, de voler quelques instants de bonheur ? souffla-t-elle d’une voix étouffée, serrée contre lui.
Il hésita quelques secondes avant de répondre.
- Non... non ce n’est pas mal.
- Même si le bonheur n’est pas le mien ?
- C’est... dangereux. Mais si tu en acceptes les conséquences...
Gardant le silence, elle médita ces paroles.
Une fois de plus, la musique changea, révélant les premiers accords d’un slow datant de l’été précédent. Sur la piste de danse, les couples se formaient.
- Allez, fit son ami en se levant sans prévenir, l’entraînant à sa suite. Viens danser !
Elle ouvrit la bouche pour protester, mais il ne lui en laissa pas le temps.
- Je t’interdis de refuser. Tu ne peux pas rester toute la soirée sur ce canapé, à ressasser les erreurs de ces derniers jours.
- D’accord, céda-t-elle à contrecœur. Tu as gagné, mais une danse seulement.
- On verra ça, lui glissa-t-il joyeusement en passant ses bras autour de sa taille.
Fermant les yeux, la tête appuyée contre son épaule, elle se laissa porter par la musique douce, tentant de repousser les images de la nuit dernière. Un autre corps contre le sien, d’autres mains frôlant sa peau... Les larmes lui vinrent aux yeux.
Elle chercha à se noyer dans le flot des voix, des conversations mêlées. Pour oublier où elle se trouvait et pourquoi.
Un rire la ramena à l’instant présent. Un rire chaleureux, communicatif. Un rire qu’elle aurait reconnu entre mille. Un rire qui l’avait séduite dès les premiers instants. Son rire. Comme une lame enfoncée dans sa chair.
Sans savoir ce qu’elle faisait, elle s’écarta de son ami.
- Je ne peux pas, balbutia-t-elle, un sanglot dans la voix. Je ne peux pas...
Quittant la pièce à l’aveuglette, elle s’enfuit sans savoir où aller.

 

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2 mars 2014

Il est impossible de discuter avec certaines

Il est impossible de discuter avec certaines personnes.
Elles sont tellement persuadées de détenir la vérité sur tout qu'elles ne vous laissent même pas terminer vos phrases avant de vous asséner une opinion tranchée et arbitraire qu'il vous est impossible d'ébranler puisqu'elles ne vous écoutent même plus.

 

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18 juin 2014

Julien Doré - On attendra l'hiver

Julien Doré     On attendra l'hiver

sorti en 2014
Album : LØVE

 

Paroles

Puisque t'es là quand elles s'allongent 
 Quand leurs bouches rongent ma longe
On aura le temps à l'orage
La baie fut de passage
Puisque mes doigts résistent encore
Je vomis les cœurs de tous ces corps
On me veut forfait du combat
Mais moi je veux me battre avec toi
Puisqu'il est tard que j'écris vite
Un bleu canard brise la vitre
Je vide une cuvée de chasse spleen
Dans un pull à toi navy marine
Puisqu'on s'est tout dit il te semble 
Cherbourg et Séville nous ressemblent
Puisqu'on me parle d'autres langues
La tienne m'aidait à comprendre

On attendra l'hiver
Pour s'écrire qu'on se manque
Que c'était long hier
Que c'est long de s'attendre
On attendra l'hiver
Pour s'écrire qu'on se manque
Que c'était long hier
Que c'est long de s'attendre

Puisque tu ne veux plus m'entendre
Sans opinel pour te défendre 
Dans ton dressing abandonné 
 Erre le Chanel désincarné
Puisque tu ne veux plus comprendre
Qu'il faut des années pour tout prendre
Sans se laisser s'envoler
De la parade des bagués

Tu me pardonnes mon cœur 
De rouvrir notre tombe
Pour y planter mon cœur
Les pensées d'autres blondes

On attendra l'hiver
Pour s'écrire qu'on se manque
Que c'était long hier
Que c'est long de s'attendre

On attendra l'hiver
Pour s'écrire qu'on se manque
Que c'était long hier
Que c'est long de s'attendre

Tu pardonnes mon cœur

On attendra l'hiver
Pour s'écrire qu'on se manque
Que c'était long hier
Que c'est long de s'attendre

 

Un véritable coup de cœur pour Julien Doré à l'époque de la  Nouvelle Star, son style, sa voix, sa présence sur scène.
Cette chanson me ramène à ses plus belles prestations, les paroles en plus qui me touchent.

 

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20 novembre 2013

Linkin Park - Numb

Linkin Park     Numb

sorti en 2003
Album : Meteora

Paroles

I'm tired of being what you want me to be
Feeling so faithmess
Lost under the surface
I don't know what you're expecting of me
Put under the pressure
Of walking in your shoes

Caught in the undertown
Just caught in the undertown
Every step that I take
Is another mistake to you

I've
Become so numb
I can't feel you there
Become so tired
So much more aware
I'm becoming this
All I want to do
Is be more like meµ
And be less like you

Can't you see that you smothering me
Holding too tightly
Afraid to lose control
'Cause everything you thought I would be
Has fallen apart
Right in front of you

Caught in the undertown
Just caught in the undertown
Every step that I take
Is another mistake to you
Caught in the undertown
Just caught in the undertown
And every second I waste
Is more than I can take

I've
Become so numb
I can't feel you there
Become so tired
So much more aware
I'm becoming this
All I want to do
Is be more like meµ
And be less like you

But I know
I may end up failing too
But I know
You were just like me
With someone disappointed in you

I've
Become so numb
I can't feel you there
Become so tired
So much more aware
I'm becoming this
All I want to do
Is be more like meµ
And be less like you

 

Curieusement, un morceau qui est lié à une période sombre de ma vie et qui pourtant m'apporte toujours autant de bien-être quand je l'entends, un morceau dont les paroles sont toujours quelque part dans un coin de ma tête...

 

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